Philo : la pertinence des exemples

Le philosophe -et l’apprenti philosophe qu’est l’élève de Terminale- peut faire feu de tout bois et illustrer son raisonnement par des exemples pris dans tous les domaines imaginables ; cela dit, il ne peut pas faire cela n’importe comment.

Variété
La littérature, la vie quotidienne, l’Histoire, les documentaires télé, la botanique, le sport, les premières photographies, la thermodynamique, une discussion entre amis, l’art contemporain, l’art classique, la musique électro, la vie de Mozart, une conférence de vulgarisation de physique quantique, la remarque d’un voisin, une statistique du GIEC, une visite au musée, un slogan publicitaire, une comédie policière, un conseil de votre père, un magazine de pêche, un aphorisme de Churchill, un souvenir de colo, une biographie de Galilée… tout peut vous servir d’exemple pour bien raisonner -et les correcteurs de dissertation au bac considèrent comme un signe d’agilité intellectuelle cette capacité à aller puiser matière à réflexion à droite et à gauche, en haut et en bas, ici et là, devant et derrière vous… C’est toute la richesse de la philosophie, justement, que de pouvoir naviguer dans toutes ces eaux, car elle n’est pas tant un corpus de connaissances qu’une attitude, une démarche, voire une méthode.
Pour autant, ce n’est pas parce que tout est utilisable que tout est pertinent.


Pertinence
Dans ce grand champ des possibles, où quelques pommes peuvent valoir autant, voire plus, qu’un long discours, il faut savoir choisir l’exemple qui parle à l’esprit -et parfois même au cœur. Un même exemple peut être excellent pour appuyer une idée a et inadéquat pour une idée b. Ce que l’on appelle la « pertinence » d’un exemple ne correspond pas tant à la nature de cet exemple qu’à son mariage heureux avec tel argument. Parler -je ne sais pas- de la « météo » peut avoir très peu de pertinence si on l’associe à un argument sur les bienfaits du sport mais être excellent pour distinguer la prédiction de la prévision.

Un exemple n’est pas une démonstration ; en soi, il ne prouve rien. Mais il illustre : il donne corps à votre idée, il montre la correspondance de votre idée avec le réel. Sa valeur est donc pédagogique. Il faut enfin qu’il ait une valeur représentative, c’est-à-dire qu’il ne ne se trouve pas en face d’un (trop) grand nombre de contre-exemples qui l’infirmeraient…

mardi 9 novembre 2021

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