Faire lire en classe
La majeure partie de mon temps d’études à l’Université a été consacrée à lire. Il y avait bien sûr aussi les cours, les examens et les travaux à rendre mais tout ceci n’aurait eu aucun sens sans la lecture.
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La majeure partie de mon temps d’études à l’Université a été consacrée à lire. Il y avait bien sûr aussi les cours, les examens et les travaux à rendre mais tout ceci n’aurait eu aucun sens sans la lecture.
Le bon pédagogue, le maître intelligent, l’initiateur efficace, c’est celui qui sait faire sentir à son élève la pouvoir contenu dans le savoir, un pouvoir qui sera ensuite disponible pour lui, dont il pourra se servir librement.
On publie des « perles » des copies de bac, de manière ironique, histoire d’épingler les torts des élèves (manque de travail, de réflexion, de bons sens, etc) ; c’est toujours aussi amusant, mais il y a là-dedans des restes de cette condescendance professorale qui présuppose – sans jamais le formuler directement- que l’élève est inférieur au maître.
Une très belle idée est en train de s’épanouir dans nos sociétés. Grande sœur de l’école pour tous, elle fait lentement son chemin pour des raisons liées à l’emploi, mais elle va et ira bien au-delà de ce seul cadre : l’idée d’avenir qu’on peut apprendre toute se vie.
Il était une fois un professeur de sciences qui était réputé pour ses connaissances autant que pour son art de les transmettre à ses élèves.
Il y a un problème : certains lycéens pensent qu’un écrivain est un type qui se lève le matin (enfin qui se levait car tous les écrivains sont morts c’est bien connu) et qui se dit : tiens, aujourd’hui je vais insérer des synecdoques et des oxymores dans un récit à visée argumentative.
A cette question, on a souvent tendance à substituer cette autre question : « Comment fait-on une dissertation ? » Mais que vaut une méthode si l’on ne comprend même pas le but du jeu, l’intérêt intellectuel de l’exercice ?
Pas besoin de connaître ma propre langue, le correcteur va s’en charger à ma place. Pas besoin de réfléchir, la « machine » (Word, Google ou ma boîte mail) va s’en charger pour moi : le robot va passer derrière moi et tout nettoyer.
Cette manière de voir les choses n’est pas que triste.