On cherche parfois des trucs, des recettes, des méthodes quand il ne s’agit que de faire.
Et d’apprendre en faisant. Pour l’écriture – comme pour de nombreuses autres choses, c’est la pratique régulière et persévérante qui forge le talent, et non l’inverse.
Certes les conseils peuvent être précieux, en ayant surtout le pouvoir de faire gagner du temps quand ils sont donnés de manière préalable ; les conseils donnés sur la base intermédiaire d’un texte qui a été écrit et qui pourrait être amélioré sont utiles également ; mais s’il ne fallait en garder qu’un (de conseil) ce serait celui de se mettre à écrire, là, maintenant. Le reste suivra.
Rien ne vaut la pratique
Non seulement les choses que l’on comprend en les vivant soi-même sur le terrain valent mille fois les choses que d’autres ont comprises et qu’ils cherchent à nous expliquer, mais il peut même y avoir, dans la surcharge théorique, une source de blocage : faites la liste des cinquante astuces à appliquer et des deux cent soixante-dix huit écueils à éviter, vous allez remplir la tête de votre élève… mais la vider de toute initiative ; il n’osera pas écrire la moindre ligne sans se référer en permanence à votre belle liste; au moindre pas, au moindre mot, il se demandera s’il n’a pas fait une bêtise, il s’autocensurera. « Tape d’abord, réfléchis après« , devrait-on alors conseiller, paradoxalement.
Dans les cours d’écriture et les formations variées à l’expression écrite que je propose, je mets fortement l’accent sur la pratique, que je ne fais qu’encadrer, car je sais que l’aptitude se forge d’elle-même et par elle-même : à leur grand étonnement, les apprenants ayant joué le jeu avec persévérance et régularité découvrent qu’ils deviennent capables d’écrire. Les conseils et les méthodes ne sont que des tuteurs qu’il s’agira d’enlever un jour.
24 février 2015