Faire de la philosophie après la Terminale

Alors voilà, c’est fini ? Il est 12 h 05, le jour de votre bac de philo… Vous vous sentez débarrassé? Et plus jamais vous n’en ferez? Tout ça pour ça?

Combien, hélas, ont eu ce sentiment et se sont fait cette drôle de promesse ? Quelles qu’en soient les raisons, qu’il serait d’ailleurs intéressant d’analyser, c’est assurément un gâchis; et il ne serait jamais trop tard pour essayer de le rattraper.

Concrètement, pour une très écrasante majorité de la population bachelière (et une encore plus écrasante majorité de la non-bachelière), « faire de la philo » après la porte de l’épreuve se résumera à écouter quelques intervenants abscons d’émissions tardives. Cela ne veut pas dire que les gens ne « réfléchiront plus », bien sûr, mais prendre le temps de poser et de développer un raisonnement, sur la base ou avec l’aide de textes philosophiques, cela n’arrivera tout simplement… plus jamais!

Pourtant, je peux citer dix, cent, mille cas de la vie adulte où une telle démarche serait profitable : au moment où l’on vote, au moment où l’on choisit un métier, au moment où l’on tombe amoureux ou à celui où une histoire semble s’arrêter, au moment où l’on fait travailler quelqu’un pour la première fois, au moment où l’on se met à détester une chose admise par la société où l’on vit, au moment où l’on parle de religion, au moment où l’on se demande ce qu’on va faire de son argent, au moment où l’on désire avoir des enfants, au moment où l’un de ses parents tombe malade, au moment où le policier vous parle sur un ton qui vous paraît déplacé, et pourquoi pas au moment où l’on fait sa liste de courses…

14 avril 2015

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