« Je souhaiterai vous rencontrer… » ou « je souhaiterais vous rencontrer… » ? Qui n’a pas hésité devant ce dilemme orthographique quasi cornélien ! Parmi les fautes que je recense le plus dans les écrits de mes élèves (collégiens et lycéens) ou de mes apprenants (étudiants, adultes), cette confusion entre le conditionnel présent et le futur de l’indicatif est une constante. Je la trouve si souvent que j’en suis même venu à me demander si elle n’avait pas une cause autre que la distraction d’Untel ou les lacunes d’Untel… Et j’ai une hypothèse, que voici.
Je me suis rappelé qu’en Primaire, on m’avait donné un « truc » pour conjuguer le conditionnel, « truc » dont j’ai pu vérifier qu’il était toujours utilisé par de nombreux instituteurs, ainsi que par certains profs de français de Collège, qui disent : pour faire le conditionnel présent, de chanter par exemple, tu prends le futur de chanter (« je chanterai ») et tu y rajoutes la terminaison de l’imparfait (« je chantais ») = je chanterais, tu as ton conditionnel.
Je pense que ce moyen mnémotechnique, au lieu de nous simplifier l’apprentissage et la mémorisation de ce temps, ne fait au contraire que nous mélanger les pinceaux; la preuve en est que… trois, cinq, dix, vingt ans après, nombreux sont ceux qui conjuguent encore un futur pour un conditionnel ou mettent un conditionnel à la place d’un futur. Parfois, quelques ficelles nous font gagner du temps; celle-ci, à mon avis, ne provoque que des nœuds ! Je suggère d’apprendre le conditionnel isolément.
10 décembre 2013