La pédagogie est une question de cinétique, de mouvement.
Ce qu’un élève accomplit à un instant t n’a pas vraiment de valeur en soi : ce qui signifie quelque chose, c’est l’écart positif entre ce qu’il accomplit à un moment t et ce qu’il avait accompli à t-1.
Puis, en comparaison avec cet écart, plus simplement appelée « progression », l’écart qu’on peut espérer et préparer pour t+1.
La question qui intéresse un bon professeur n’est pas tant :
D’où cet élève part-il ? (même si c’est une information qu’il doit connaître)
Que : avec les moyens que j’ai, jusqu’où puis-je l’emmener ?
A ce titre les évaluations sont bien sûr nécessaires, mais elles ne doivent pas, comme c’est malheureusement souvent le cas, être formulées comme des sanctions morales parce qu’alors elles pourront être la cause d’une perturbation, voire d’une rupture de ce mouvement, de cette cinétique dont je répète qu’elle est l’essence de la pédagogie.
Les évaluations ne doivent être que des repères permettant d’analyser et de corriger la trajectoire de progrès t-2, t-1, t, t+1, etc.
Toute évaluation qui serait coupée d’une trajectoire, qui serait, pour ainsi dire isolée d’un ensemble d’autres mesures, n’aurait qu’une valeur illusoire et potentiellement risquée.
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___________________________________________________mardi 27 septembre 2016
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