Je saute à la conclusion : c’est d’écrire.
Dans la plupart des formations d’orthographe, ainsi que dans nombre d’ouvrages se proposant d’améliorer ses « compétences orthographiques » (quelle vilaine expression quand on y songe !), de nombreux exercices sont proposés pour intégrer et automatiser des règles parfois simples, parfois plus délicates, voire assez ardues pour certaines. Ces exercices sont variés et nécessaires, car quelqu’un qui ne se contenterait que de lire les règles resterait dans une certaine abstraction et il est peu sûr que le nombre de fautes qu’il fait (s’il en fait) diminue.
Le problème de ces exercices, selon moi, c’est qu’ils s’arrêtent juste avant la destination qu’il se proposent de faire atteindre. Personne ne s’engage dans une formation pour répondre au final à des quizz, mais pour rédiger sans fautes.
Pour faire une analogie, c’est comme si on emmenait quelqu’un dans un atelier de bricolage, qu’on lui montrait un à un comment fonctionne chaque outil, pour les remettre en place. Non, il faut lui proposer in fine de réparer une table basse, de poser une étagère ou de remettre en état une vieille porte en utilisant tel et tel outil.
Il faut donc proposer des exercices d’écriture pour réinvestir les règles dans un texte (professionnel, argumentatif, créatif, peu importe*…) dans des formats qui peuvent aller de 100 à 300 mots, sans correcteur. On peut proposer un texte libre ou poser une contrainte (utiliser des participes, des noms composés, des homonymes, un temps étudié…), l’essentiel étant de rendre « palpables » les notions vues, en corrigeant ensuite avec l’intéressé(e).
L’apprenant aura ainsi la satisfaction de voir sous sa propre plume les progrès qu’il a faits : dès lors, la démarche sera complète et prendra sens.
(* Quelques exemple de sujets argumentatifs ici.)
mardi 10 septembre 2024