À l’heure du réchauffement climatique, de ChatGPT et des petites lumières de Starlink dans le ciel, ce texte de Freud, paru en 1930 (Malaise dans la civilisation), pourrait servir de point de départ à une réflexion pondérée sur le progrès technique, qui nous prémunirait contre la naïveté de la technophilie et le catastrophisme de la technocritique…
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« Il est encore une autre cause de désillusion. Au cours des dernières générations, l’humanité a fait accomplir des progrès extraordinaires aux sciences physiques et naturelles et à leurs applications techniques ; elle a assuré sa domination sur la nature d’une manière jusqu’ici inconcevable. Les caractères de ces progrès sont si connus que l’énumération en est superflue.
Or, les hommes sont fiers de ces conquêtes, et à bon droit. Ils croient toutefois constater que cette récente maîtrise de l’espace et du temps, cet asservissement des forces de la nature, cette réalisation d’aspirations millénaires, n’ont aucunement élevé la somme de jouissance qu’ils attendent de la vie. Ils n’ont pas le sentiment d’être pour cela devenus plus heureux.
On devrait se contenter de conclure que la domination de la nature n’est pas la seule condition du bonheur, pas plus qu’elle n’est le but unique de l’œuvre civilisatrice, et non que les progrès de la technique soient dénués de valeur pour« l’économie» de notre bonheur.«
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mardi 28 février 2023