La Ministre a donc annoncé qu’en Primaire, une dictée serait programmée quotidiennement. Certains pourraient croire qu’il s’agit là d’un retour en arrière : ils se trompent, par manque de connaissance du sujet. C’est au contraire un nouveau départ, la bonne direction à prendre pour que les Français retrouvent une orthographe qui leur échappait peu à peu depuis un demi-siècle.
Comme je l’ai expliqué dans ce billet, la baisse (la chute abyssale?) du niveau d’orthographe en France n’était pas due à l’arrivée d’internet et des SMS, mais à la réduction progressive du nombre d’heures consacrées en Primaire à l’apprentissage du français.
A titre indicatif, une classe de CE2 aujourd’hui fait 2h d’orthographe par semaine. Dans les années 40-50, période d’apogée du niveau d’orthographe des écoliers, c’était une heure par jour. Faites le compte. Dans le différentiel accumulé (plus de la moitié moins de pratique), vous trouvez la raison du problème. En deux générations, un enseignement dont la pratique est divisée par deux en termes de temps d’apprentissage ne peut que déboucher sur une baisse de niveau générale.
Dans la population, le rapport s’est presque inversé : parmi ceux qui sortaient du Secondaire, on comptait peu de jeunes adultes faisant des fautes d’orthographe ; aujourd’hui, on pourrait presque dire qu’on n’en trouve… que peu qui ne font aucune faute d’orthographe !
Il est donc urgent de faire quelque chose de sérieux, c’est-à-dire quelque chose qui ne soit pas uniquement de l’ordre de l’incantation ou de la démagogie, quelque chose qui prenne le problème à sa racine.
Est-ce que cela suffira?
Je ne sais pas; mais c’est un pas dans la bonne direction.
(Sur le sujet, mon interview radio ici.)
mardi 22 septembre 2015